Au début des années 60, Gérard de Sède, journaliste et auteur, engage un dénommé Roger Lhomoy comme jardinier. Ce dernier, ancien guide et gardien au château de Gisors, prétend avoir découvert en 1946, au terme de plusieurs années de fouille clandestine, une galerie suivie d’une chapelle qu’il décrit avec une précision confondante : sous cette chapelle longue de 30m, large de 9m, haute d’environ 4,50m, il affirme avoir vu 19 sarcophages de pierre de 2m de long et de 60cm de large et 30 coffres en métal précieux, rangés par colonnes de 10 sous la nef de cette chapelle.
Dès 1960, le conservateur Pierre Bourdil, la mairie et les Beaux-Arts dépêchent une équipe d’archéologues. En 1961, puis en 1962, année de la sortie du livre Les Templiers sont parmi nous, de Gérard de Sède, des fouilles sont à nouveau conduites, sans succès. La sortie de ce livre déchaîne dès lors les passions et d’autres fouilles clandestines, mettant en péril la stabilité de l’édifice. La presse et la télévision s’emparent de l’affaire Gisors, au point que sous la pression populaire, André Malraux, ministre de la Culture, envoie le 5ème génie militaire de Rouen entreprendre à nouveau des fouilles dans la motte féodale, tout aussi infructueuses et catastrophiques pour la stabilité du donjon.
À ce jour, seule la trace d’un passage au château de Gisors de Richard de Hastings, Toestes de Saint Omer et Robert de Pirou, trois chevaliers de l’Ordre du Temple, est établie. Pour autant, la légende ne cesse de fasciner petits et grands.